mercredi 28 mai 2014

parenthèse onirique...


Aujourd'hui, je vais vous parler musique avec un livre que j'ai lu il y a quelques années (et relu maintes fois depuis) qui m'a bouleversé... Il s'agit du Violon noir de Maxence Fermine publié en 1999. 

Maxence Fermine est surtout connu pour son roman Neige que je n'ai pas encore lu... mais ça ne saurait tarder! La structure et la diégèse du roman sont un peu particulières alors...je vais faire de mon mieux pour rendre les choses claires.



Le roman se découpe en trois parties: une première qui raconte l'histoire de Johannes Karelsky, violoniste qui rencontre un luthier en Italie. 
La seconde partie est l'histoire de ce luthier... racontée de son propre point-de-vue qui, grâce à sa grande similitude avec celle de Johannes, crée un parallélisme parfait entre les deux premières parties. 
La troisième et dernière partie, beaucoup plus courte, constitue la "chute" du roman. 
Le décors est planté, nous pouvons rentrer un peu plus dans le détail. :) 

[Johannes Karelsky est un jeune virtuose du violon. Il rencontre dans sa jeunesse un succès fou et enchaîne les concerts, qu'il arrête après la mort de sa mère. Il nourrit un unique rêve, écrire le plus bel opéra du monde, "un opéra si sublime qu'il s'adresserait au ciel et parlerait à Dieu". Malheureusement en 1796 son rêve s'effondre lorsqu'il est engagé dans l'armée pour la Campagne d'Italie. Blessé au combat, il reçoit la visite d'une mystérieuse femme, comme un rêve, qui le hantera jusqu'à la fin de sa vie. Il survit à ses blessures grâce à cette vision et est envoyé à Venise chez un luthier, Erasmus. Il voit là une nouvelle occasion de composer son opéra, dans la ville qui a vu naître cet art. Il est aussi intrigué par un mystérieux violon noir pendu au mur de l'atelier du luthier, dont personne ne peut jouer car "la musique qui en sort est si étrange qu'elle peut changer la vie de celui qui en joue". On apprendra dans la deuxième partie du roman, grâce aux explications du luthier pourquoi cet instrument est si extraordinaire et pourquoi il est si dangereux de l’effleurer. 
Johannes Karelsky se rendra alors bientôt compte du lien étroit qui unit la musique, le rêve, l'amour d'une femme et les deux musiciens.]

Pour ma part, ce livre m'a totalement bouleversé... et le fait que j'ai été violoniste a probablement amplifié l'effet. Le roman est écrit très simplement, sans artifices et pourtant... je ne saurait comment expliquer l'incroyable poésie qui s'en dégage. C'est un livre plein d'émotion qui ne laisse pas insensible, et je pense que même les non-musiciens se sentiront violonistes le temps d'une lecture tellement les émotions sont bien transmises. J'ai eu l'impression à la lecture de vivre la chose... la barrière du livre n'existe absolument pas et le mot le plus juste pour décrire ce livre et mon sentiment à son égard est: rêve. 
J'ai clairement eu le sentiment de rêver en lisant ce livre... vous savez, cette sensation quand vous rêvez.... cette sensation de tout vivre et d'être extrêmement vulnérable, tout en sachant au fond que vous ne risquez rien et que tout va s'arrêter au réveil... Cette sensation là est exactement celle que l'on ressent à la lecture du Violon noir avec ceci de plus que l'on est totalement conscient de ce qui se passe (à l'inverse des vrais rêves). 
En une phrase, c'est un régal de lecture... un voyage je ne saurait dire où, mais un voyage extraordinaire. 
Je ne suis pas totalement convaincue que ceux qui ne sont pas touchés par la musique soient transportés comme je l'ai été, mais l'expérience est à tenter! ;)



En ce qui concerne l'accessibilité, aucun souci!
Le livre est très court encore une fois ( ~ 120 pages POINTS) donc se lit assez rapidement et surtout... se relit indéfiniment! 
Comme je l'ai dit tout à l'heure, l'écriture est plutôt facile, les phrases sont courtes ce qui enlève la barrière de l'incompréhension qui privent parfois certaines personnes de très beaux livres. 
Ce que j'ai particulièrement apprécié d'ailleurs, c'est que malgré ce style simple, la poésie est là, le texte en lui-même est très beau et les émotions passent sans aucune difficulté.. et je crois que c'est en cela que l'on reconnait une belle/bonne écriture. 
Je recommande ce livre à tous les musiciens, aux rêveurs et aux poètes qui peuvent se jeter dessus les yeux fermés! 
Pour les autres, je pense que l'aventure ne sera pas moins bouleversante et vous conseille de tenter même si la musique c'est pas trop votre truc... rien que pour l'émotion! Et puis... qui n'aime pas faire de rêves agréables...?

Le violon noir - Maxence Fermine - éditions Point - janvier 2003

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